Ezio est le deuxième fils et quatrième enfant de Rossinante Rossini. Il est né quelques minutes avant Raffaele, son frère jumeau. Ce dernier, très faible lors de sa naissance a passé ses premières années collé au creux des bras de sa mère. Ezio, lui, était livré à lui-même.
Dès qu’il est né, son frère aîné Serafino et sa soeur aînée Gina ont commencé à lui en faire voir de toutes les couleurs. Ezio réagissait en pleurant, criant et ne se vengeait pas, ce qui plaisait à sa fratrie. Puis Leonardo est né et il s’est avéré être le pire de la famille.
Ezio était ce que l’on peut considérer comme le vilain petit canard de la famille. Le bouc émissaire. L’enfant mal aimé. Son père disait toujours qu’il en fallait un dans un groupe soudé, et que dans cette famille, il s’agissait de lui. Il disait que c’était comme ça, et qu’il ne pouvait rien y faire.
Seule Lina, sa deuxième soeur aînée, restait en retrait. Elle se contentait de le regarder tristement, avec un air de pitié.

Il vécut ainsi, sans trop rien dire, marmonnant seul sa solitude. Très peu à l’aise dans les études, il s’initia dans les jeux vidéos. Certains s’évadait dans la lecture, d’autres dans la contemplation des étoiles. Lui, sa porte de sortie était les jeux vidéos. Arrêtant ses études pour se concentrer totalement sur sa passion, il s’inscrivit sur une plateforme de streaming et devint un streamer assez peu réputé d’Italie. Sa famille n'appréciait pas vraiment et ses frères et soeurs se moquaient ouvertement de lui. Mais Ezio s’en fichait, il faisait ce qu’il aimait. Jusqu’à ce que son père lui offre la nouvelle technologie en vogue : un EVER. Ezio était ébahi d’en avoir un, lui aussi. Il avait 23 ans, et enfin le même cadeau que tous ses frères. Qu’arrivait-il à son père ?

Puis vint le Jour fatidique. Le Jour où il comprit que quelque chose allait se passer. La même notification sur tous les Ever du monde, le même virus. e.euphoria allait tous les avaler un à un. Et c’est bien ce qu’il se produisit. Au fond de lui, Ezio espérait être dans le calme, sans moquerie, sans taquinerie, sans douleur, enfin.
Hélas

Quand il rouvrit les yeux, toutes sa famille était à ses côtés. Dans un monde totalement différent. Le Chaos régnait, les cris, les pleurs. Mais le pire pour Ezio était que, même s’il se trouvait dans un autre monde, rien n’avait changé. Rien. Tout allait être pareil. Souffrances psychologiques, moqueries, menaces. Et il se tairait, comme d’habitude.
Et il comprit, au moment où son père pris la parole pour faire fuir le Chaos, qu’il devait partir. Loin. Il savait que tout ce que racontait son père n’était que le début d’un plan qu’il avait toujours rêvé de mettre en oeuvre : gouverner une nation entière. À présent, il était servi comme un roi.
Ezio s’est donc enfui, très loin. Après avoir longuement marché, il trouva une grande grotte, bien camouflée et s’y installa. Personne ne pourrait le retrouver, surtout pas sa famille.

À l’écart dans sa grotte, Ezio refoulait tant bien que mal ses excès de colère, voyant l’empire de sa famille grimper jusqu’au sommet.
Son caractère commença peu à peu à changer, le rendant plus asocial, haineux et solitaire.

Ce n’est qu’après cinq mois de pure solitude et mutisme que son premier contact humain se présenta. Pandora Ngai. Une jeune femme africaine qui, elle aussi, fuyait les lois Rossiniennes. Ce premier contact fut violent. Apeuré, paranoïaque, Ezio avait oublié son côté humain pendant trop longtemps. Il prenait Pandora pour une espionne de son père et ne souhaitait que la tuer. Pandora, de son côté, pensait être tombée sur un monstre mi-animal mi-humain, car le physique du jeune homme était carrément bestial. Après un monologue de la part de la jeune femme qui tenta de lui expliquer qu’elle était de son côté, Ezio la prit sous son aile en tant que recruteuse. C’est ainsi que grandit peu à peu le groupe des rebelles, dans la discrétion la plus totale.
C’est à ce moment-là qu’Ezio se présenta sous un nouveau nom, Alpha. Car il était devenu le loup Alpha de sa meute. Enfin, il était le chef. Enfin, il était libre de décider du sort des autres. Personne, par ailleurs, ne connaissait la véritable identité de leur chef.

Durant des semaines son plan se mit à briller. Il savait qu’il allait le terrasser, Rossinante. Il l’éradiquerait. De ses propres mains. Il suffisait simplement d’attendre le bon moment. Cependant, les Rossini en décidèrent autrement et sortirent la deuxième version du texte de lois. Les lois inscrites n’étaient pas acceptables. Elles trahissaient la promesse que Rossinante avait faite à son peuple. Alors Ezio l’éradiquerait sur le champ.
Pandora tenta de le dissuader, en vain. Seule la haine et la soif de vengeance persistait en Ezio. Le jeune homme gentillet qui habitait son corps avait totalement disparu.

Il se fit arrêter volontairement par les Rossini et pu enfin voir son père, seul à seul dans une pièce close. Il n’avait pas d’arme. Mais il n’était pas attaché.
Rossinante parlait, proposait, pardonnait. Mais Ezio fulminait, rêvait de lui trancher la gorge et surtout, ne pardonnait pas. Saviez-vous que les dents d’un homme, quand on s’y prend bien, peut faire office d’un bon moyen d’attaque ? Ezio en fit l’expérience sur la gorge de son père. Néanmoins, il fut arrêté par les gardes. Bouche pleine de sang, rires d’un fou à lier, yeux perlant de folie meurtrière, il fut emmené au cachot du château. Son père était toujours en vie. Et lui allait sans doute mourir le lendemain.

Sur la place, en publique, Serafino le battit, le regard haineux. Il clama haut et fort sa véritable identité, et c’est à ce moment qu’Ezio perdit ses hommes. Son oncle Giulio lui tira une balle dans la cuisse au moment où il tenta de renverser son frère. Il était seul. Il allait mourir publiquement, en n’ayant rien pu faire. Tous ces mois, pour rien. Alors il accepta sa mort.

Et pourtant, la mort ne l'atteint pas ce jour-là. Il se réveilla sans avoir la capacité de faire le moindre mouvement au beau milieu de nul part, dans le sable. Il avait été banni et goûterait désormais à la vie de bannis. Se réveillant et sombrant tour à tour dans les ténèbres, il perdit totalement la notion du temps. Jusqu’à ce qu’un garçon vienne le prendre sous son bras pour l’accompagner jusqu’au premier village, Écho.
Ce garçon se présenta sous le nom de Katil et lui fit comprendre qu’il le suivait de près depuis qu’il avait commencé à recruter des hommes. Il lui proposa de travailler ensemble pour finir le plan d’Ezio. Ce dernier, après de nombreux doutes et réflexions, accepta. Il apprit que Katil n’avait jamais été banni mais qu’il parvenait, d’une façon ou d’une autre, à pénétrer Svart sans se faire voir. Il devint ainsi le messager direct d’Ezio.
Son plan reprit vite de l’envergure et les bannis intégrèrent sans difficulté ses rangs.

Pendant le Jour Noir, Ezio vécut sans doute la pire douleur qu’il n’ait jamais ressentie. La Bête, face à lui, ne l’attaquait pas, se contentant de tuer ses hommes, sous ses yeux. Puis, alors qu’il était debout, seul, un orage éclata dans son esprit. La Bête lui parlait, dans son esprit. Il ne comprenait pas, et s’évanouit avant même de se rendre compte de ce qui lui arrivait.

Aujourd’hui, parfois appelé dans le Cirque des Bannis, il combat, tue et réfléchit. Sa soif de vengeance est décuplée. Il a des yeux partout grâce à Pandora et Katil. Il n’a pas d’armes, mais de l’esprit. Ils gagneront. Il le sait. Le jour viendra, où les Stormcloaks règneront.