J'arrivais enfin à la bâtisse indiquée à l'adresse de la recherche d'emploi. C'était un peu loin de mon domicile, mais je m'y étais rendue à pieds. Rien de tel qu'une petite promenade digestive après un repas copieux -j'avais mangé avec mon ami serveur-. Quand j'avais découvert les exigences attendues pour ce poste, j'étais restée un peu confuse. Sans parler des multiples rumeurs autour de cette maison et son propriétaire.
Je restais les yeux grands ouverts devant le bâtiment. Il s'avérait très imposant, et avait l'air vachement ancien. La structure était assez particulière, et surtout il manquait pas mal de travaux ! M'avançant doucement vers celle-ci, j'aperçus la silhouette d'une fille à la fenêtre, qui s'évapora peu après. J'arquais un sourcil, perplexe. Sûrement mon imagination qui me jouait des tours.
Pourquoi j'avais accepté ce job, me dirait-on ? Surtout que j'avais déjà un travail, et que je n'en avait pas plus besoin que ça financièrement parlant. A vrai dire, c'était ma curiosité qui me poussait. Pourquoi ce job n'acceptait que la gente féminine ? Je trouvais ça répugnant, et j'avais pour objectif de prouver à cet homme que celle-ci était tout aussi bien capable de se comporter "comme un homme". De plus, les rumeurs m'intriguaient. J'avais envie d'en savoir plus. Etait-ce vraiment sage ?
Je m'étais vêtue assez professionnellement ; un ensemble avec un blazer gris à carreaux assorti d'une jupe identique et des collants noirs opaques, le tout souligné par des bottines noires à talons qui claquaient au rythme de mes pas. Je m'étais maquillée assez discrètement pour l'occasion, un trait de liner fin et du blush sur mes joues pour me donner un air plus frais -il faut avouer que j'avais peu dormi, la nuit précédente-.
Je toquais à la porte, prudemment mais avec volonté. Celle-ci, après quelques secondes d'attente, s'entrouvrit et me laissait apercevoir seulement un oeil, me fixant. Je restais un moment bouche bée. Je me raclais la gorge, comme pour signaler ma présence. J'essayais d'apercevoir plus de la personne en face de moi, en vain. Je joint mes mains et me présentait timidement.
- Bonjour.. Moi c'est Azura Rolanbri, la personne qui vous as contactée pour le poste d'aide ménagère. Euh, enchantée.
En réfléchissant bien, je ne suis pas sûre que le nom d'une personne ait été mentionné dans l'avis de recherche. Je regardais rapidement autour de mois ; il faisait un temps presque orageux, l'air était lourd et une ambiance assez spéciale -un peu trop calme-, s'était installée autour de nous.
Je levais les yeux sur la fenêtre. La fille n'était pas réapparue. Est-ce que l'Homme vivait seul ?